Arrivant à Venise du nord ou du sud, en train ou en autostop, fin septembre 1984, on ne pouvait manquer de trouver le Campo Santa Margherita, où s’affichait grandiosement la rencontre internationale anarchiste. Vous y êtes venus par milliers: vous voici sur les pages de cet album, pour que ce moment gravé dans tant de cœurs puisse être montré aux générations futures et aux amis absents... Ciao anarchici ! Voici cent pages de vie et de mouvement, de visages et de paroles pour refléter ce qui s’est passé à Venise en septembre 1984.
Nous avions voulu marquer l’année orwellienne, l’année de 1984. Nous n’avons sûrement pas été les seuls. C’était l’occasion de relever le défi de cette année terrible, de cette année symbole; c’était l’année magique où faire - où faire quoi ? Cinq ans auparavant, l’idée avait germé comme bien d’autres aventures sur une terrasse de bistrot: en 1984, nous occupons Venise, nous y déclarons l’anarchie !
En septembre 1984, nous avons affirmé l’anarchie dans les rues et les places de Venise avec toutes les formes et les couleurs que nous pouvions imaginer. Nous avons affirmé que nous sommes anarchistes, et fiers de l’être.
Fiers d’être anarchistes, fiers de notre histoire; mais surtout curieux du monde, conscients des difficultés à affronter, ouverts au doute et aux interrogations. Fiers d’être anarchistes, cela veut dire aussi que nous sommes suffisamment forts et suffisamment convaincus pour supporter les révisions, suffisamment humbles pour être disponibles aux questions que nous pose notre condition d’hommes et de femmes dans les sociétés actuelles.